Le Troisième Sonnet des Perdus
Ils s'éveillent las déjà d'avoir cherché ici
Ou bien était-ce ailleurs ? Ils ont cherché ces choses
Que l'on trouve parfois dans le regard des roses
Dans un soupir nocturne ou un battement de cils
Ils s'endorment déjà, tout écrasés qu'ils sont
Par le poids de ce vide qui s'est posé sur eux
Un matin d'un printemps où le ciel était bleu
Et où eux l'ont vu gris, à tort ou à raison
Le cœur a ses saisons, le leur est en hiver
Il y règne un silence de glace et de métal
Il y règne une nuit que rien jamais n'éclaire
Le vent y est mordant et l'air y est glacial
Il y fait tellement froid que nul ne s'y égare
Et leur cœur est un creux, au creux du désespoir